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Souvenirs henri
18 février 2016

Le LMJ , Tunis , Taïwan

Après 13 ans à la tête d'Isis, je mesurais avec une certaine fierté, le chemin parcouru.

Alors que le chiffre d'affaires 1992 , ramené en euros approchait 2.5 M€ , il dépassait 27 M€ en 2005. 

Le résultat après impôts était passé de 100 K€ à 1.6 M€ , malgré 3 périodes délicates, le plan social de 1992, la reprise de MPP en 1997 et le démarrage des activités Airbus en 2004, .

Isis Mpp était maintenant située parmi les leaders sur ses marchés . Ses clients étaient fidèles .

 

Comme les activités de Massy et de Toulouse me demandaient peu d'efforts de management,

J'ai pu consacrer la plus grosse partie de mon temps à chercher des solutions pour améliorer la rentabilité des petites agences .

 

Jusqu'à présent à Brest , les anciennes équipes de CS défense de Michel Le Goff développaient les programmes de test de cartes dans notre agence et sur nos propres testeurs .

Mais avec l'utilisation des PC dans le monde industriel, les principaux clients de l'agence, la Direction des constructions navales et Thomson , préférèrent utiliser nos experts directement dans leurs locaux .

L'agence dut s'adapter à cette nouvelle donne et devint de fait une société de services .

 

Jack Swift , procéda de même avec les anciennes équipes de SR2I qu'il détachait chez Alcatel Espace et chez quelques clients de la région Cannoise.

 

Arnaud Pozzobon avait lui , dès le début, développé l'agence de Bordeaux comme une société de services , notamment chez Thomson  mais cette année là, est apparue une nouvelle opportunité .

Alain Juppé , le maire de Bordeaux avait obtenu que le Commissariat à l'énergie atomique installe sur son site aquitain du Cesta le futur laser mégajoule.

Ce programme faisait suite à l’arrêt des essais nucléaires dans le pacifique décidé par Jacques Chirac.

Les tirs réels effectués jusqu'à présent sur l'atoll de Mururoa seraient dorénavant remplacés par des simulations en France.

Le programme simulation visait à fournir les outils nécessaires à la maîtrise des différents domaines de fonctionnement d'une charge nucléaire .

Il comprenait un volet physique de base , un volet simulation purement numérique sur de très gros ordinateurs et un volet validation expérimentale avec notamment la construction du Laser mégajoule.

Je ne vais pas expliquer ici ce qu'est le LMJ .

Il faut juste savoir que cet énorme appareil doit permettre d'obtenir sur terre une fusion thermonucléaire comparable à celles qui interviennent à l'intérieur de notre soleil.

Pour cela , il faut porter, grâce au Laser Mégajoule, un mélange de deutérium et de tritium à une densité de 100 g/ cm3 et à une température de 50 millions de degrés Celsius.

Le LMJ est constitué d'une chaîne de 240 faisceaux lasers installés à l'intérieur d'un bâtiment équivalent au hall d'assemblage des Airbus A380 .

Tous ces rayons lasers sont amplifiés , filtrés puis concentrés sur une très petite cible de la taille d'une orange dans laquelle se trouvent les fameux noyaux de deutérium et de tritium.

 

Le projet devait donner du travail dans la région pendant plus de trente ans avec des retombées industrielles dans de nombreux domaines.

On commençait à appeler la région autour du Cesta , la route des lasers.

 

Il n'y avait aucun spécialiste de cette technologie chez Isis mais j'imaginais que pour pénétrer ce marché on trouverait assez facilement une petite équipe qui accepterait de s'associer avec nous , comme on l'avait déjà fait par le passé .

Dans tous les cas j'estimais qu'il ne fallait pas passer à côté de cette opportunité .

 

 

Un autre effort important cette année là , fut porté sur l'agence de Nantes , l'ancienne société Technitest qui était dirigée par Denis Stevant.

Pour me rendre à l'agence je prenais un vol direct Toulouse Nantes .

Là , Denis venait me chercher à l'aéroport , on traversait la Loire et après quelques embouteillages sur le périphérique , on arrivait à l'agence à la Chapelle sur Erdre .

J'ai toujours eu de très bon rapport avec Denis et avec son personnel qui était très compétent et très sympathique.

Denis était un breton convaincu, ses enfants étaient scolarisés dans des écoles Diwan et il concluait toujours ses mails par quelques phrases en breton auxquelles je ne comprenait strictement rien .

Celà mettait de l'animation dans nos réunions lorsqu'il s'exprimait en breton avec Michel Le Goff et que Jean Canavy lui répondait en occitan.

A midi , nous allions régulièrement dans un très bon restaurant au bord de l'Erdre où l'on dégustait des huîtres et des bars arrosés d'un Menetout Salon , le vin blanc préféré des bretons que j'avais appris à apprécier avec Michel Le Goff à Brest et avec Yannick Le Corre

lorsqu'il était P DG de Technicatome .

 

Je ne connaissais pas bien les métiers de cette agence qui étaient assez éloignés de mes compétences.

Les techniciens développaient des programmes de test non pas pour les bureaux d'études de l'aéronautique et de la Défense comme le reste des employés d'Isis mais pour de petites sociétés qui produisaient des cartes électroniques en très fortes quantité dans les secteurs de l'automobile et des télécommunications .

Ces sociétés employaient des ouvriers peu qualifiés qui faisaient tourner de grosses chaînes de productions avec de nombreux automatismes .

Il y avait des robots d'insertion de composants , des automates de soudage , des

outillages de vernissage des cartes électroniques et en bout de chaîne les testeurs généralement d'origine américaine qui utilisaient les programmes développés par nos ingénieurs .

Nous développions ces programmes dans notre agence sur des testeurs de même type.

Pour que tout fonctionne correctement, il devait y avoir des contacts étroits et fréquents entre les responsables de production des clients et nos propres équipes ce qui nous obligeait à travailler à proximité de leurs usines.

Jusqu'à présent , l'agence n'avait pas eu de problèmes de charges car la région de Nantes était constellée d'une multitude de petites sociétés de production de cartes électroniques.

Mais en 2005, la mondialisation des marchés amplifiée par le passage aux 35 heures avaient laminé ces petites entreprises .

L'agence de Nantes avaient vu ses clients soit déposer leur bilan, soit externaliser leurs sites de production vers l'Asie et les pays du Magreb.

Il n'était plus question de faire de la sous-traitance de proximité à partir de Nantes .

Pour maintenir nos parts de marché, nous avons décidé d'implanter nous aussi une agence en Tunisie ce qui m'a amené à faire quelques voyages dans la région mais aussi quelques excursions touristiques à Carthage, et sur les plages près de Tunis.

J'ai bien aimé, l'ambiance de l'époque et l'amabilité et la compétence des Tunisiens.

Je me souviens d'un soir où l'on avait été invité avec Bruno Langlois par le ministre du développement industriel et sa jeune épouse.

Moi qui m'étais imaginé que mes interlocuteurs ressembleraient plutôt à des bédouins, j'ai été fort surpris de rencontrer de vrais européens ayant fait leurs études en suisse , passant leurs vacances dans les alpes ou en Floride, et mieux informé que moi sur les actualités de la vie culturelle parisienne .

 

J'ai un souvenir particulier de cette soirée .

Le ministre nous avait invité dans un restaurant très chic dont la propriétaire était sa propre femme.

Et c'est au cours du repas que Marie-Claire m'a appelé sur mon portable pour m'annoncer que Stéphanie venait de mettre au monde mon premier petit fils Mattéo.

 

Après quelques voyages , on a fini par créer une petite société qui développeraient des programmes pour les sociétés de production de cartes électroniques implantées dans tout le Maghreb.

Dans ce but, nous nous sommes associés avec un industriel Tunisien qui gérait la société et embauchait le personnel . Nous fournissions les testeurs , le développement commercial et la formation du personnel .

Cette société a bien fonctionné et a été assez rentable jusqu'au printemps Arabe . Elle a depuis été liquidé par mes successeurs .

 

L'autre problème dû à la mondialisation, résulte du fait que les sociétés de production de cartes électroniques implantées en Asie ont progressivement remplacé les testeurs américains par des testeurs Taïwanais moins chers et ont commencé à attaquer le marché Européen.

 

Pour conserver et développer notre activité Nantaise, Denis Stevant me suggérera d'entrer en contact avec la société Taïwanaise qui fabriquait ces nouveaux testeurs et de leur proposer d'être leur représentant en Europe.

 

Je suis donc parti à Taïpé rencontrer le dirigeant de cette société dont j'ai oublié le nom.

J'étais accompagné de Jim Matthew qui était à la fois commercial, technique spécialiste du test de cartes et surtout mon interprète .

Il avait beau parler un anglais des plus correct, mal grès son accent écossais, il avait parfois autant de difficultés que moi à comprendre les chinois.

C'était la troisième fois que je voyageais en Asie .

La première fois au Vietnam lors de ma formation CPA et la seconde fois en Thaïlande avec Marie-Claire.

Là , c'était différent, j'étais reçu en tant que Président d'une société européenne par le P DG d'une société Chinoise.

Tout le monde me saluait respectueusement, à l'asiatique en tenant les cartes de visites à deux mains.

Et bien sûr, j'ai eu droit au traditionnel toast asiatique avec des « kampé » au saké .

Il fallait que je porte un toast avec chacun de mes nombreux convives en terminant chaque fois mon verre.

J'ai terminé la soirée comme il se doit en allant me coucher très éméché. Jim lui aussi n'était pas très frais .

Le lendemain  après la visite de l'usine et la signature du contrat , nous avons arpenté la vieille ville avec ses bruits , ses odeurs et dégusté quelques plats exotiques sans oser toucher aux spécialités du coin telles que les serpents, les scorpions et autres scarabées.

On a aussi visité le magnifique musée archéologique de Taïpé qui contient des œuvres exportés de la Chine continentale à l'époque de l'exil de Tchang Kaï Tchek .

J'ai d'ailleurs ramené de cette exposition une belle copie d'un vase de l'époque Ming que nous avons toujours dans notre salon.

 

 

 

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